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Le marché français connaît une croissance soutenue depuis trois ans

Installé depuis plus 40 ans dans le nord de l’Italie, le groupe Essetre, spécialisé dans la fabrication de centres d’usinage pour le travail du bois, poursuit son développement sur le marché domestique et à l’international. L’occasion d’évoquer les projets et l’avenir de cette entreprise familiale avec Cristina Sella, directrice générale et Gianluca Viero, responsable du marché français.

Pouvez-vous nous retracer brièvement l’historique du groupe Essetre ?

Essetre est une entreprise familiale italienne fondée en 1979 à Thiene par mon père, Giovanni Sella. Si l’entreprise a d’abord produit des machines de fraisage, elle est depuis 20  ans reconnue pour la fabrication de centres d’usinages dédiés aux métiers de la charpente et de la construction bois. Depuis le départ de mon père, nous codirigeons l’entreprise avec mes deux frères, qui sont respectivement responsables de la production et du département des ventes.

Comment l’activité du Groupe se porte-t-elle aujourd’hui ?

Aujourd’hui, l’entreprise dispose de 10 000  m2 dédiés à la production et de 800 m2 de bureaux. Elle compte environ 55  salariés, et fait appel à des intérimaires en cas de surplus d’activité. Nous sommes présents dans une trentaine de pays  : en Italie bien sûr, mais aussi à travers toute l’Europe, l’Europe de l’Est, aux USA et au Canada, où nous disposons d’une filiale depuis 2020, ainsi qu’au Japon, en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Comment avez-vous traversé la crise sanitaire et les problèmes d’approvisionnements ? Votre activité s’en est-elle ressentie ?

Comme notre entreprise est de taille modeste, comparée à certains géants du secteur, nous avons traversé la crise sanitaire assez sereinement. Nous avons stoppé la production pendant seulement trois semaines, à cause des restrictions du gouvernement italien. Hormis cet arrêt, nous avons continué à produire nos machines sans encombre, en aménageant légèrement nos méthodes de travail dans l’usine et les bureaux. En outre, comme nous disposions d’un stock de composants conséquent, nous n’avons pas rencontré de problèmes d’approvisionnement. Nous avons été en mesure d’honorer toutes nos commandes et de livrer nos clients.

Quels segments de marché qui fonctionnent le mieux aujourd’hui de manière générale ?

Nous avons un savoir-faire reconnu sur le marché de la charpente, sachant que toutes nos gammes de machines fonctionnent bien. Nous sommes parvenus à doubler notre chiffres d’affaire depuis 3 ou 4 ans du fait d’une part, de l’ouverture de notre filiale américaine et, d’autre part, du bon dynamisme du marché en Europe du Nord, mais aussi du marché italien grâce aux aides accordées par le gouvernement qui incitent les industriels à s’équiper.

Et quid du marché français?

Le marché français se porte très bien, avec une croissance soutenue depuis trois ans. Désormais, nous sommes présents sur l’ensemble du territoire grâce à des agents qui couvrent l’est et l’ouest de l’Hexagone, de Strasbourg à la Bretagne en passant par le sud du pays. Pour l’année en cours, nous avons déjà signé pas mal de contrats, ce qui augure une nouvelle hausse de notre chiffre d’affaires. Sachant que le marché français représente aujourd’hui environ 25 % du CA total du Groupe.

À la vue de ces bons résultats, songez-vous à ouvrir une filiale dans l’Hexagone ?

Pas pour l’instant. Nous avons ouvert une filiale outreAtlantique car les marchés nord-américains sont très éloignés géographiquement, avec un certain décalage horaire qui ne facilite pas le travail avec l’Europe. Pour la France, la situation est différente. Le pays et à proximité immédiate de l’Italie, et nous préférons miser pour l’instant sur le SAV, qui est assuré par une société française avec laquelle nous avons un bon partenariat, plutôt que sur l’installation d’une filiale et l’embauche de commerciaux.

Quels sont vos objectifs dans l’Hexagone d’ici cinq ans et quelles sont les machines les plus vendues en France ?

Notre principal objectif est bien sûr de gagner des parts de marché et d’augmenter notre chiffre d’affaires, avec déjà de belles perspectives pour 2023. Concernant les machines, tous nos centres d’usinages se vendent bien car ils répondent à des besoins différents et spécifiques. Le Technofast par exemple est particulièrement apprécié car il s’agit d’une machine monobloc, facile à installer, qui convient parfaitement aux entreprises de taille moyenne.

Pouvez-vous m’en dire davantage au sujet du partenariat conclu avec le groupe Weinig lors de la Ligna de Hanovre ?

Ce partenariat inédit dans l’univers de la machine à bois est né après de longues discussions entre les deux parties. L’idée était la suivante : le groupe Weinig, qui produit une très large gamme de machines pour des applications allant de la scierie à la fabrication de meubles, est moins présent sur le marché de la charpente-construction bois, qui est justement notre cœur de métier. Il était donc très intéressé par nos technologies dans ce domaine. De notre côté, nous n’étions pas contre le fait de partager notre savoir-faire, mais pas sans contrepartie. Nous nous sommes finalement mis d’accord ainsi : nous partageons notre technologie avec le groupe Weinig et, en échange, nous pouvons profiter de leur vaste réseau de ventes et de service aprèsvente à travers le monde.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?

D’ici 2024, nous avons le projet d’installer un showroom dans notre usine avec la mise en place de deux machines de démonstration  : un centre CN Techno Fast pour l’usinage des poutres, et un centre CN Techno Saw pour les opérations de fraisage, de perçage et de découpe pour les éléments de petite section. Ces deux machines seront à la disposition des visiteurs pour la réalisation d’usinages en live, mais aussi de nos clients désireux de réaliser des tests.

Comment imaginez-vous l’avenir du groupe Essetre et celui du travail du bois ?

De manière très simple, en étant à l’écoute du marché et des demandes de nos clients. Notre département R&D n’arrête jamais d’imaginer de nouveaux projets, de nouvelles solutions pour faciliter le travail des professionnels du bois. Nous avons toujours fonctionné ainsi, et nous allons continuer…