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ADT : une entreprise familiale qui a su se developer

Agencement Déco Touraine est une entreprise familiale installée à Tours et spécialisée dans l’agencement et la fabrication de mobilier sur-mesure depuis la fin des années 1950. À l’occasion d’une journée porte ouverte organisée le 20 avril dernier, Joël Bette, son actuel dirigeant, nous présente son entreprise, son histoire et ses évolutions.

Tout commence en 1959 dans l’atelier de Maurice Bette à Tours (Indre-et-Loire). Après son apprentissage, il monte son entreprise de menuiserie générale (bâtiments, agencement, ébénisterie). À l’époque, les clients étaient plutôt des commerces. L’atelier faisait appel à des architectes pour de l’aménagement intérieur et réalisait quelques façades. Son fils, Joël, grandit dans l’atelier où il apprend le métier avec son père : «Tout petit, avec mon frère, on aidait notre père pendant les vacances.

À l’âge de 5 ans, je disais déjà que je voulais faire ce métier plus grand. Plus tard, j’ai hésité avec un métier dans l’informatique puis je me suis dit que je préférais l’agencement. » Joël Bette décide en 1996, à l’âge de 23 ans, de reprendre l’entreprise sans oublier de prendre son père comme salarié pour l’accompagner jusqu’à la retraite. En 2008, l’entreprise change de nom pour Agencement Déco Touraine (ADT) après plusieurs déménagements, passant de 220 m2 à 600 m2 et aujourd’hui à 1 700 m2 .

Regain d’activité

L’atelier est situé au nord de Tours, la clientèle a suivi car l’entreprise travaille finalement peu pour des particuliers : « Je fais beaucoup d’aménagements de banques. Je ne travaille plus qu’avec quelques anciens clients particuliers, c’est plus simple. Les contrats pour des entreprises sont plus importants, de 15 à 40 000 €, des gros chantiers où l’on fait tout de A à Z. » L’aménagement intérieur va du sol au plafond mais « on ne fait plus de parquets, souvent remplacés par du sol stratifié. On fait par exemple des banques d’accueil, des meubles d’archives, des meubles vasques pour les toilettes ». Maurice Bette a eu jusqu’à 7 employés puis l’activité a ralenti et ADT n’employait plus que 2 personnes : la famille Bette père et fils. Mais depuis 15 ans, 10 employés travaillent à temps plein. Dans l’atelier, tout le monde est polyvalent sauf 2 poseurs exclusifs. « Si on fait du massif, j’ai encore les machines de mon père. Avant, on avait une scie circulaire permettant de couper du bois ou du panneau, une dégauchisseuse-raboteuse pour planer et raboter les billes de bois, et une toupie pour faire des moulures. C’était tout et on se débrouillait avec ça ! Maintenant, il faut plein de machines…»

De la dégauchisseuse au numérique

ADT est maintenant équipée d’une scie à format composée d’un groupe de sciage fixe. C’est l’opérateur lui-même qui pousse la pièce à scier à l’aide de la table mobile  : « Elle coupe toute seule mais elle est pilotée par informatique ». Cet outil est utilisé pour réaliser des coupes sur plusieurs types de matériaux, dont le bois et ses dérivés, le plastique ou les métaux… Les scies à format SCM couvrent toutes les exigences en matière de configuration, et s’adaptent à tous les niveaux d’utilisation. L’atelier est également équipé d’un centre d’usinage nesting de SCM, piloté par un logiciel Cabinet Vision France  : ce logiciel de CFAO (Conception et fabrication assistée par ordinateur) est destiné aux professionnels du bois, et notamment aux agenceurs, cuisinistes et menuisiers fabriquant des meubles sur mesure. Au fil des ans, Joël a su lier sa passion pour l’informatique et son métier d’agenceur en mettant en place une chaîne numérique complète de la conception à la livraison grâce au centre d’usinage nesting SCM, mais également aux solutions informatiques proposées par Cabinet Vision France. Il a d’ailleurs accepté d’ouvrir ses portes le jeudi 20 avril 2023 pour une journée technique organisée à l’initiative de Cabinet Vision France (voir encadré page 22).

Opérateurs sur machines à commande numérique

Dans l’entreprise, les artisans ne sont pas forcément issus de la filière bois  : « On embauche souvent des personnes venant d’autres secteurs, comme la mécanique de précision, ou des opérateurs-machines qui ont pour qualité de travailler vite. Moi-même, je ne le fais pas, ça m’intéresse mais je ne sais pas piloter, je m’occupe des contrats, des devis, des chantiers… » Si les bases restent les mêmes, les finitions ont changé depuis 1959. La mode est aux finitions mates. Les nouveaux panneaux stratifiés imitent le bois massif à la perfection ! L’agenceur travaille aussi avec du PVC, de l’inox, de l’aluminium : « On sait faire ! Et la peinture, la laque et même l’électricité quand on réalise un dressing qui doit être équipé de lumière. C’est assez simple. Il faut fournir un travail complet. J’ai une dessinatrice mais on n’est pas designer. Chaque client vient avec ses desiderata et il faut étudier la faisabilité de leur projet puis nous faisons nos plans techniques et ça passe aux machines. » Une adaptabilité et un savoir-faire reconnu qui permettent à cette entreprise familiale de répondre à tous types de projets.