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Aménagements

Fenêtre sur le Grand-Ouest

Après un premier volet consacré à la construction bois [voir numéro 201], BOISmag vous propose de poursuivre la découverte des entreprises visitées lors des dernières Journées Techniques des menuisiers et charpentiers 21 avec un second volet 100% menuiserie. Reportage.

Forts d’une matinée riche en apprentissages grâce aux visites des entreprises Piveteaubois et LCA, les nombreux participants aux Journées Techniques Menuiseries 21 ont poursuivi leur virée entre Vendée et Deux-Sèvres par un après-midi consacré à la fenêtre bois et bois-alu. Premier arrêt chez FPV Industries (Bremaud), fabricant français de fenêtres multi-matériaux. Créée en 1974 par Franck Bremaud, l’entreprise à l’origine spécialisée dans la fabrication de menuiserie bois a progressivement diversifiée sa production en proposant des fenêtres PVC depuis 1986 et des menuiseries aluminium depuis 2005. Installée sur un site de huit hectares, elle dispose de 25 000 m2 de bâtiments couverts, dont 6 000 m2 réservés au bois, et réalise un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros tous matériaux confondus. Disposant d’un stock de bois de 500 m3 sur son parc à grumes, la menuiserie produit plus de la moitié de ses fenêtres en bois exotiques rouges : limbali et bossé. Elle utilise également du moabi pour les produits lasurés, un peu de chêne KKK et DKD (15%) et très peu de pin (5%). Dotée de trois gammes labellisées Menuiseries 21, elle conçoit des fenêtres sur mesure dont 10% de produits cintrés ou grande longueur réalisés sur une machine monolame. Largement automatisé et informatisé, l’atelier bois emploie une soixantaine de personnes et compte de nombreuses machines pour la découpe, l’usinage et l’assemblage des menuiseries. À raison de 320 menuiseries produites par semaine (en moyenne), la gestion des stocks est également informatisée et des codes barres permettent d’identifier l’ensemble des pièces entrant en production. Si la menuiserie est déjà bien équipée avec un parc de machines conséquent, elle songe à investir dans un nouveau centre d’usinage et dans un robot de finition [40% des fenêtres sont actuellement finies en atelier NDLR] afin d’optimiser son flux de production et de proposer davantage de produits finis qui seront ensuite livrés à travers l’Hexagone.

La menuiserie Marquis emploie une vingtaine de personnes dans son atelier de la Tardière et est toujours à la recherche de personnel.
La menuiserie Marquis emploie une vingtaine de personnes dans son atelier de la Tardière et est toujours à la recherche de personnel.

Marquis, une gamme de menuiserie diversifiée

La dernière visite de la journée nous a conduits, avec un peu de retard, dans l’atelier de la menuiserie Marquis : une entreprise familiale à l’origine spécialisée dans la charpente et la menuiserie bois. Codirigée depuis quatre ans par Benoit Marquis et Yohan Arenou, la menuiserie s’est aujourd’hui exclusivement tournée vers la production de portes et fenêtres bois sur mesure pour le marché du neuf et la rénovation. Installée à la Tardière dans un bâtiment de 3 000 m2 acheté il y a 12 ans, elle emploie désormais une trentaine de salariés, dont 20 en production, et est toujours à la recherche de personnel dont un peintre et un menuisier d’atelier. Adhérente de la charte Menuiseries 21 depuis quelques années, elle propose plusieurs gammes de menuiseries (recouvrement, gueule de loup…) en 58 et 68 mm dans différents essences : «Pour nos menuiseries, nous utilisons trois familles de bois : des bois exotiques tels que le tiama ou le sapelli en KKK et le moabi en avivé, explique Benoit Marquis, des bois des résineux aboutés, même si aujourd’hui nous ne trouvons plus de mélèze, ainsi que des bois de pays tels que le chêne, soit en massif, soit en abouté pour les produits à peindre ou à lasurer. » De quoi proposer une large palette de produits usinés sur un centre tout en un assurant la coupe à longueur, le tenonnage, le perçage, le défonçage et le profilage. Une fois finies et assemblées, les menuiseries sont expédiées prêtes à poser chez les différents clients professionnels de la menuiserie (menuisiers, entreprises générales…) pour habiller les bâtiments du nord-ouest de la France.

Cogny, spécialiste du bois sur mesure

Après un diner convivial à Bressuire, la deuxième journée a démarré de bon matin par la découverte de la menuiserie MASM Cogny, à Moncoutant-sur-Sèvre. Fondée par Jean-Maurice Cogny en 1978, et dirigée par son fils Simon depuis 2014, cette entreprise familiale est spécialisée dans la production de menuiseries bois sur mesure qu’elle vend essentiellement aux artisans et aux coopératives. Elle produit aujourd’hui environ 4 000 menuiseries par an et emploie 35 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros, « sachant que nous sommes toujours à la recherche d’intérimaires », précise son dirigeant. Équipée d’un centre d’usinage Working Process qui tourne en 2/8, programmé pour produire 25 menuiseries/jour, et d’un robot de finition acquis en 2017 qui permet de finir la quasi-totalité des menuiseries en atelier, la menuiserie propose plusieurs gammes de portes d’entrée, menuiseries bois et à l’ancienne en 58 et 68 mm, et menuiseries mixtes essentiellement produites en bois exotique : « Nous utilisons un peu de chêne et de pin, sachant que 90% de nos menuiseries sont réalisées en bois exotique rouge (niangon, movingui…), qui tarde d’ailleurs à venir », souligne Simon Cogny. De fait, alors que les commandes affluent, les délais de livraisons sont « calamiteux » du fait du manque de bois : « Nous sommes fin octobre et, sur certaines essences, nous attendons du bois depuis mars, ce qui nous pousse à tester de nouvelles essences comme l’eucalyptus ! » Pas de quoi pour autant entamer le dynamisme de la menuiserie car, si les livraisons de bois se faisaient attendre lors de notre passage à la toute fin du mois d’octobre, la menuiserie parvient tout de même à maintenir son activité avec des carnets de commandes bien remplis et de nombreux chantiers en perspective du grand-ouest de la France jusqu’à Lyon en passant par l’Ile-de-France.

Reveau, les portes et fenêtres bois et mixtes

Pour conclure ces Journées Techniques, la dernière visite a rassemblé de nombreux partenaires et signataires dans les ateliers de la menuiserie Reveau. Membre historique de la Charte Menuiseries 21 depuis sa création au tournant des années 2000, la menuiserie créée au XXIe siècle est membre du groupe Ridoret depuis 2017 et présente sur le site de Combrand depuis 1992. Malgré les difficultés d’approvisionnements rencontrées par certains confrères, elle dispose d’un confortable stock de bois de 800 m3 , dont 400 m3 abrités et autant à l’extérieur à hygrométrie constante. Elle emploie actuellement 120 personnes sur ce site deux-sévrien, dont 83 dans les différents ateliers de production, et réalise 18 millions d’euros de chiffre d’affaires. Spécialisée dans la production de portes et fenêtres bois et mixtes sur mesure, elle dispose de trois ateliers de production pour une superficie couverte totale de 10 000 m2 . Le premier bâtiment, dont la surface a été doublée grâce à une extension réalisée en 2019, abrite 2 500 m2 d’ateliers, dont la partie couverte du stock composé de bois exotiques, de résineux et de chêne DKD et KKK. Avant d’être usinés, les bois passent par la ligne d’optimisation acquise en 2019 qui permet de réduire les défauts avant de les couper à longueur. Sachant que les chutes sont toutes conservées et aboutées pour faire des accessoires. Une fois cette opération effectuée, place à l’usinage sur l’une des nombreuses machines de l’atelier : une quatre face pour les ouvrants, une autre pour les accessoires, deux centres angulaires pour les ouvrants et les dormants, un poste de reprise pour les trous d’évacuation et les usinages spécifiques… Après l’usinage, ouvrants et dormants partent vers le bâtiment 2 d’une superficie de 4 000 m2 où sont notamment réalisés les moulures pour les portes d’entrée, le drainage et le mortaisage des ouvrants, le cadrage, la pose du jet d’eau et la coupe des petits bois. Une fois assemblés, ouvrants et dormants passent par un poste de contrôle avant de partir au flowcoat –acquis en 2015– puis d’être expédiés vers le 3e bâtiment. Dédié au montage et à la finition des menuiseries, et atelier flambant neuf de 3 500 m2 a été inauguré l’été dernier et abrite notamment cinq tables de montage, deux robots de peinture, une cabine de peinture pour les petits accessoires et les «urgences » et deux lignes de vitrage. De quoi finir en beauté les menuiseries qui sont ensuite filmées et expédiées par camions vers la plateforme logistique du groupe Ridoret à Niort (60% de la production), ou envoyées directement chez les nombreux clients de la menuiserie.

Adèle Cazier