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Équipements

[2e transformation] Perspective de croissance, mais un manque de visibilité

Après une activité 2021 record, le niveau des affaires est « plus tempéré » en 2022, selon Yoann Baguet, directeur général de la filiale française de Felder Group. « Mais nous avons trois ou quatre ans de forte croissance devant nous », se félicite-t-il. Des perspectives alimentées par « le besoin de nos clients en termes de machines à bois. Les carnets de commandes des clients sont remplis sur une période allant de 12 à 18 mois. Le marché de la construction stagne, certes, depuis quelques semaines, après une euphorie sur les équipements individuels de la maison pendant le Covid. De notre côté, nous avons augmenté les capacités de production, pour ramener les délais à 5 ou 7 mois, au lieu de 12 à 15 mois sur la période 2021/2022. Nous sommes tous sous tension en termes de production, d’approvisionnement et de maind’oeuvre
». Felder Group France recherche en ce moment une trentaine de nouveaux collaborateurs dans l’Hexagone, sur deux types de postes: technico-commerciaux et
techniciens itinérants. Autre bémol, le manque de visibilité. « Définir des axes de développement sur du long terme devient complexe. Nous ne faisons plus que des projections à un an. Le marché nous oblige à être plus flexibles, entre contraintes de prix, disponibilité de la main-d’oeuvre et problématiques croissantes de mobilité. Nous devons repenser nos politiques de déplacements, notamment avec l’apparition des ZFE (zones à faible émission) », ajoute Yoann Baguet.
« Le marché de la construction bois se porte bien, et gagne des parts de marché, sur un marché global de la construction qui souffre, avec beaucoup de personnes qui ne peuvent plus financer de projets d’acquisitions de maisons individuelles, entre augmentation des taux d’intérêt et des coûts de construction », analyse de son côté Gilles Schimpf, gérant de Hundegger France. Hundegger affiche néanmoins un carnet de commandes « de plusieurs mois, avec de quoi voir venir ». Un constat : les investissements massifs des gros industriels. « Ils savent qu’il faut être prêts pour les années à venir . La réglementation thermique va pousser la construction bois », affirme-t-il. Pour Fabrizio Anzalone, gérant de SCM Group France, l’année 2022 a été « exceptionnelle, avec 25 % de volume de commandes supplémentaires par rapport à 2021 ». Le premier semestre 2023 revient à « des moyennes saisonnières, mais on s’attend à un rebond sur le 2e semestre. Il y a eu un décalage de prises de décisions, entre la hausse des taux d’intérêt et la guerre en Ukraine ».


L’ amont et l’aval des machines, nouveau champ d’exploration
Felder Group travaille sur l’intégration et la robotisation. Parmi les solutions les plus développées, les systèmes automatisés de chargement et déchargement. Lesquels
viennent répondre à trois besoins : « Gagner en productivité, réduire la pénibilité des opérateurs, répondre aux difficultés de recrutement, explique Yoann Baguet. Nos clients
arrivent en effet à un gros niveau de pression sur la disponibilité de main-d’oeuvre. Pour ne pas perdre en productivité, ils doivent accentuer l’automatisation. »

Hundegger travaille également sur l’automatisation des machines, avec un accent sur l’environnement autour de la machine, plutôt que sur la machine elle-même. « Les machines ont déjà une très grosse vitesse d’exécution, constate Gilles Schimpf. C’est en jouant sur les flux de matières que l’on peut gagner du temps. Notre R&D porte ainsi sur les flux en amont et en aval des machines : systèmes de chargement automatique des matières premières avant usinage et de déchargement et de mise en colis des pièces finies ». Comme avantage concurrentiel, le dirigeant met en avant la simplicité d’utilisation, grâce au programme Cambium, « unique pour toutes les machines. Un client qui a plusieurs de nos machines n’a qu’un seul logiciel d’utilisation. Cette grande souplesse simplifie la formation des opérateurs ».
Sur le très long terme, Gilles Schimpf imagine des usines « avec très peu de personnel, même s’il faudra toujours une intervention humaine ». Il identifie un « très gros potentiel de développement » par rapport à la situation actuelle.

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA SECONDE TRANSFORMATION, COMMANDEZ BOISMAG N°2012