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Tour de France des négoces : Kenzaï

Interview de Ludovic Claustre, fondateur et directeur de Kenzaï

À Cournon-d’Auvergne et Issoire (Puy-de-Dôme), deux magasins et show-rooms pour particuliers et professionnels. Négoce spécialisé dans les matériaux biosourcés pour la construction ou la rénovation d’habitat. Création en 2007. CA de 10 M€, 25 salariés. Activité en pleine croissance : 4 M€ de CA il y a 5 ans.

Ce qui distingue Kenzaï ? Une offre globale de produits naturels ou écologiques, pour rénover ou construire, avec le moins d’impact possible sur l’environnement, tout en ayant une performance optimale (peu de consommation en énergie, attentions portées sur l’eau, l’isolation, les menuiseries, la ventilation double flux…). « L’enjeu est de sourcer des produits de provenance locale et nationale de préférence, voire européenne. On ne peut pas toujours trouver localement. On essaie que les produits sourcés soient naturels, ou issus du recyclage, avec peu d’impact sur la production et le transport. Les produits venant de loin doivent avoir une forte valeur ajoutée, offrant un bon rendement », explique Ludovic Claustre.

La réglementation impose de nouveaux critères

 

Le bois représente 40 % de l’activité : bois de structure, de charpente, bois transformés (bardage, lambris, parquets, panneaux).

Depuis cinq ans, il distingue une « prise de conscience au niveau des consommateurs finaux et des entreprises. Avec le Covid, les gens font plus attention à la qualité des produits, la provenance, le bien-être. Cela s’est accéléré depuis la RE2020, qui accélère l’utilisation de matériaux bas carbone sur la construction et la rénovation. C’est une nouvelle ère, annonçant beaucoup de changements ».
La réglementation impose de nouveaux critères, favorise des matériaux provenant des recyclages. Le document FDES joue sur la fabrication, le recyclage du produit, son transport. « Une tendance au collectif et à la rénovation se dessine. Cela va générer un recentrage de la construction, pour éviter l’emprise au sol. Face à ces enjeux, les systèmes constructifs évoluent, avec des projets sur de la mixité béton / bois. Cette mixité va être de mise dans les programmes collectifs.»

Les prix ont « fortement baissé, avec moins d’exportation sur les États-Unis et la Chine. La production et les volumes reviennent à la normale ».

La mise en chantier « reste une phase compliquée, entre l’obtention des permis de construire (dont le nombre est à la baisse), la pénurie de main-d’oeuvre, l’inflation des matières premières, la lourdeur administrative, l’impact du ZAN et de multiples recours.

Tout cela freine les mises en chantier et l’année 2023 s’annonce compliquée ». Parmi les références de Kenzaï : beaucoup de maisons individuelles à ossature bois, et la création d’une manufacture de haute couture à Riom, dans une ancienne usine de tabac, pour les ateliers Hermès.

Une croissance externe pourrait se concrétiser en 2023, pour développer le réseau de distribution.
Pour l’heure, Kenzaï couvre surtout la région Auvergne, pour limiter le transport et la meilleure distribution. « On regarde sur d’autres régions, notamment le Sud-Ouest, Rhône-Alpes et Bretagne, qui sont des pôles dynamiques sur les écomatériaux et le bois », conclut Ludovic Claustre.

 

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