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La filière en ordre de bataille

Le 14 septembre, les énergies renouvelables étaient au centre de toutes les attentions au Parlement européen à l’occasion de la révision de la directive RED III. Si le vote des eurodéputés sur l’augmentation de la part des énergies renouvelables d’ici 2030 a fait l’unanimité au sein de la filière, les dispositions prises à l’encontre du bois énergie ont soulevé un vent de panique auprès des représentants de la forêt et du bois. Explications.

Augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation globale de l’UE de 32 à 45 % d’ici 2030, tout en excluant le bois énergie issu de la forêt (biomasse ligneuse) de ces mêmes énergies renouvelables, tel est, en substance, le vote « paradoxal » du Parlement européen qui met la filière en émoi ! Première « énergie renouvelable » de France et d’Europe, le bois énergie « est nécessaire pour l’entretien de nos forêts, la décarbonation de notre économie et la protection du pouvoir d’achat des ménages », expliquent les représentants de la filière*qui alertent des « graves conséquences » sur l’économie française que pourrait entraîner cette décision européenne.
Actuellement, le bois énergie représente à lui seul 36 % de la production d’énergies renouvelables et 66 % de la chaleur renouvelable. « Renoncer au bois énergie produit localement, c’est augmenter nos importations d’énergies fossiles », insiste les instances de la filière ! D’autant que, selon elles, le bois énergie possède de nombreux atouts en termes tout d’abord de gestion forestière durable, avec une production de bois énergie qui « intervient en bout de chaîne, valorisant les parties de l’arbre qui n’ont pas d’autres débouchés. Le bois énergie apporte ainsi aux propriétaires forestiers un complément de revenu indispensable à l’entretien de leur patrimoine forestier ».

Des atouts à faire valoir
Autre argument en faveur du bois énergie, il est aujourd’hui plus que jamais « essentiel à notre indépendance énergétique, dans un contexte de fortes instabilités géopolitiques ».Première énergie renouvelable de France, le bois énergie représente en effet 36 % de la production d’énergies renouvelables et 66 % de la chaleur renouvelable. « Renoncer au bois énergie produit localement, c’est augmenter nos importations d’énergies fossiles ! » Sans oublier qu’il bénéficie d’un prix « relativement stable » par rapport aux énergies fossiles importées, et qu’il participe enfin « à la vitalité de nos territoires » avec pas moins de 500 000 emplois non délocalisables à travers l’Hexagone et environ 1,3 Md€ de valeur ajoutée annuelle. Aujourd’hui voté à Strasbourg, ce texte doit désormais faire l’objet de discussions avec les instances françaises en vue, ou non, de son application. Les représentants de la filière forêtbois et des collectivités locales engagées dans la transition écologique invitent donc le Gouvernement français « à tenir une position forte de rejet des dispositions restrictives votées par le Parlement européen sur la biomasse forestière et le bois énergie, pour ne pas condamner nos ambitions énergétiques et climatiques ainsi que les milliers d’emplois que représentent nos filières dans les territoires ». À suivre…

Mobilisation collective
Suite au vote du 14 septembre, les réactions à l’amont de la filière ne se sont pas fait attendre. L’ensemble des représentants a parlé d’une seule voie pour défendre le bois énergie et revenir sur cette décision européenne comme en attestent les témoignages suivants : « La définition de la biomasse forestière primaire adoptée par le Parlement européen est “hors sol”. Elle est déconnectée des réalités du terrain. En France, le bois énergie, coproduit de l’exploitation forestière, est indispensable à la bonne gestion de nos forêts. Si on ne soutient plus cette énergie renouvelable, on va pénaliser l’entretien de nos forêts et la décarbonation de notre économie », Jean-Michel Servant, président de France Bois Forêt. « Le bois énergie est une composante incontournable del’équilibre économique de la sylviculture. Sa remise en cause serait une catastrophe pour la gestion durable de nos belles forêts », Antoine d’Amecourt, président de Fransylva. « Grâce au bois-énergie prélevé dans nos forêts et que nous utilisons dans nos chaufferies biomasse ou réseaux de chaleur, nous pouvons chauffer nos équipements collectifs (écoles, piscines…) et lutter contre la précarité énergétique dans nos territoires ruraux, tout en étant indépendant des énergies fossiles dont le prix flambe », Dominique Jarlier, président de la FNCofor.

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