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La demande est bonne pour tous les types de produits et de qualités

Pour ce numéro de rentrée, BOISmag poursuit sa série d’interviews «Spécial 20 ans » avec un nouvel entretien consacré à l’univers du sciage de chêne. L’occasion de faire le point sur les évolutions du métier de scieur, les tensions sur les approvisionnements ou sur l’exportation des grumes, l’impact du changement climatique sur la physionomie de la forêt française ou les conséquences du contexte géopolitique mondial sur le marché hexagonal avec Pascal Gaudelas à la tête de la scierie éponyme. Rencontre.

Pouvez-vous nous dresser un rapide historique de la scierie Gaudelas ?
L’entreprise a été créée en 1920 par mon grand-père. À cette époque, elle était spécialisée dans le sciage du chêne et le charronnage. Après la guerre et l’apparition du pneumatique, l’activité de charronnage a pris fin et la scierie s’est développée. Pendant les Trente Glorieuses, mon père et mon oncle ont poursuivi le développement de la scierie et, dans les années 1980, nous avons racheté un second site pour doubler notre capacité de production. En 2010 enfin, nous avons créé une activité de négoce 100% bois qui nous permet d’offrir un complément de gamme à nos clients.

De nombreux événements se sont déroulés sur la scène internationale ces derniers temps. Avez-vous été impacté par le Covid ? Le Brexit ? La guerre en Ukraine ? Et comment se porte l’activité aujourd’hui ?
Si aujourd’hui l’activité se porte bien et la demande en chêne est très soutenue, il est vrai que nous avons été impactés de façons différentes par ces récents événements. Pour le Covid, nous avons connu deux mois de panique en mars et avril 2020 avec un arrêt des commandes et – 50 % de chiffre d’affaires. Mais finalement, cette période de panique a été assez courte et a été suivie d’un rebond tout de suite après  donc, au final, l’impact de la crise sanitaire a été nul et a même boosté nos ventes côté négoces pour les bois d’aménagement intérieur et extérieur. Concernant le Brexit, nous avons eu un peu peur car nous exportons une partie de nos bois vers l’Angleterre. Mais finalement, le fait que l’Angleterre sortie de l’UE n’a rien changé à nos commandes et nous avons conservé le même chiffre d’affaires à l’export.
Quant au conflit russo-ukrainien, l’impact est plus important pour la filière française en général car la Russie était un gros exportateur de résineux. Concernant le chêne, la Russie et l’Ukraine étaient aussi deux pays producteurs où beaucoup de clients européens (belges, hollandais et allemands) s’approvisionnaient et qui reportent aujourd’hui leurs achats sur d’autres pays dont la France.

Qu’en est-il des cours du chêne ? Et de la demande des marchés français et internationaux ?
La demande des marchés français et internationaux est très importante, ce qui donne lieu à des cours qui montent. En France, la forêt est bien gérée et en temps normal, on a le bois qu’il faut… sauf quand il y a trop d’acheteurs. C’est justement ce qui est en train de se passer actuellement, et cela entraîne une hausse des cours et une raréfaction des bois. À titre d’exemple, en plus de nos clients traditionnels, on vend désormais à des parqueteurs des pays de l’Est qui se fournissaient avant en Ukraine ! En outre, notre clientèle traditionnelle a elle aussi tendance à augmenter les volumes d’achats depuis les pénuries dues au Covid et à stocker davantage plutôt que de s’approvisionner en flux tendus… Tous ces phénomènes font que, pour l’instant, on est en mesure de fournir tout le monde mais notre capacité de production,comme celle de nos confrères, n’est pas extensible !

Quels sont les qualités et les produits les plus recherchés ?
Aujourd’hui, la demande est bonne pour tous les types de produits et toutes les qualités sont recherchées ! Avant, les qualités hautes servant notamment pour la tonnellerie et la merranderie étaient les plus prisées. Aujourd’hui tout se vend, on a des besoins sur tous les choix. Sachant que même les produits moyens ou bas de gamme, dont les prix ont aussi augmenté, trouvent aussi preneur sur les marchés asiatiques, et notamment en Chine.

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